La prise en charge
La consommation de cigarettes entraîne à long terme une modification de votre quotidien. Le tabac, contrairement à l’impression ressentie, loin de vous apaiser, augmente votre nervosité.
La réduction du tabagisme ou son arrêt va entraîner une modification physique et mentale. Il est important de le savoir afin de vous prémunir contre ces nouveaux éléments qui peuvent au début s’avérer perturbateurs.
La prise en charge cognitivo-comportementale a pour but de vous permettre d’adapter votre comportement à un changement d’habitude de vie, de manière à ce que la transition puisse se passer le mieux possible.
Le 1er entretien va se centrer sur l’apprentissage de la connaissance de soi. Ceci est l’étape préalable à l’établissement d’une bonne communication. Votre collaboration est nécessaire pour une meilleure efficacité du travail.
Il sera nécessaire d’être loyal avec vous-même.
La question de l’arrêt n’est pas toujours claire, pouvant provoquer chez vous une certaine ambivalence. Toutefois, elle constitue un moment-clé pour pouvoir vous informer sur le sujet. La prise en charge va vous aider à gérer les moments difficiles que vous pourrez rencontrer sur ce parcours. Au fil des séances, nous allons nous pencher sur ces difficultés, ces symptômes liés au sevrage, sur l’adaptation de votre comportement, sur les différents moyens de gestion, sur le rôle de votre environnement social.
Le sevrage tabagique, certains le confirment, peut être mené seul. Une faible proportion de personnes y parvient. Les statistiques publient que le taux de rechute dans ce cas est de 93 à 97 % tandis qu’une aide professionnelle augmente de 2 à 3 fois plus les chances de réussite. Seul, vous pouvez sans doute agir sur les symptômes physiques, tandis que l’accompagnement va vous assister pour affronter la dépendance comportementale et psychologique.
Et vous serez amené à vous poser des questions :
La place de la cigarette dans ma vie?;
Les bénéfices que la cigarette me procure?;
Les bénéfices dont la cigarette me prive/peut me priver?;
Est-ce que je veux changer mon comportement ?;
Suis-je prêt à changer mon comportement ?;
Quels sont les obstacles qui m’empêchent de modifier mon comportement ?;
Quel est mon comportement avec ou sans cigarette ?
Votre médecin traitant recevra régulièrement un rapport de vos différentes consultations. Il pourra ainsi, le cas échéant, si vous le désirez, prescrire le traitement nécessaire à la poursuite du sevrage.
Fonctions de la cigarette
Les effets de la dépendance au tabac passent par des sensations immédiates à des effets à long terme.
Les effets immédiats comprennent : le plaisir, la sensation de bien-être, d’apaisement, car le centre de plaisir est comblé avec l’arrivée de la nicotine.
Les effets à moyen terme : des problèmes pulmonaires tels que la petite toux matinale, le souffle court lors d’une longue marche ou d’efforts physiques plus intenses…une élévation de la tension artérielle, de la tachycardie.
Les effets à plus long terme tels que des caries dentaires, des difficultés de cicatrisation des plaies, et plus grave encore, le cancer.
Bénéfices de l’arrêt
Le sevrage apporte des résultats concrets. Certains d’entre eux sont immédiats tels que :
- Réduction des risques cardiovasculaires;
- Amélioration de la fonction respiratoire;
- Réduction de la tension artérielle;
- Régularisation du rythme cardiaque;
- Diminution du taux de monoxyde de carbone dans le sang;
- Une amélioration du goût et de l’odorat se manifeste;
- Le niveau d’énergie s’élève.
A moyen terme, vous obtenez, après 2 à 12 semaines : une circulation plus aisée, permettant la marche et la course à pied. Après 3 à 9 mois : la toux, la respiration sifflante et les problèmes respiratoires mineurs disparaissent.
A long terme, après 1 an : le risque de maladies cardiaques diminue de 50% par rapport à une personne qui continue de fumer.
Après 2 ans : le risque d’infarctus du myocarde est équivalent à celui d’un non-fumeur.
Après 15 ans : le risque de cancer pulmonaire atteint le niveau de celui d’un non-fumeur.
Apolline Mukaz
M'occuper de ceux qui sont en difficulté occupe une place importante dans ma vie.
Mes études : Bachelor en Sciences Infirmières, complété par une spécialisation en Santé Mentale et Psychiatrie.
Ma vie professionnelle : une expérience enrichissante, car fort diversifiée. Et elle m'a permis de poursuivre d'
autres formations :
- Master en Santé Publique, option Epidémiologie;
- Master complémentaire en Tabacologie.
Coordonnées
Horaire variable sur rendez-vous :
Du lundi au vendredi de 9h00 à 18h
Cabinet privé
04-377 59 40 ou 0497- 381 871
Tarifs
Prix d’une consultation :
• 1ère séance de 45 minutes minimum : 30 EUR
• Les suivantes de 30 minutes minimum : 20 EUR
• Pour les femmes enceintes: 1 à 8 consultations à 30 EUR la séance, intégralement remboursées (8 max par grossesse)
Les consultations sont remboursées par votre mutuelle sur une période de 2 années civiles.
Prix des substituts nicotiniques :
Patch :
21mg, 14 mg (Paquet de 21 patches ): 55, 45 EUR (soit 2, 64 EUR/JR)
7mg (Paquet de 14 patches) : 42, 45 EUR
Comprimés à sucer :
Paquet de 60 (2mg ou 4mg) : 23, 45 EUR
Paquet de 100 (2mg ou 4mg) : 23, 99 EUR
Les gommes à mâcher :
Paquet de 72 (2mg ou 4mg) : 21, 75 EUR
Paquet de 105 (2mg ou 4mg) : 26, 75 EUR
Le spray (délivré sur prescription médicale) :
Inhaler 10 mg (42 cartouches) : 34, 50 EUR
Freshmint 1mg/spray (150 pulvérisations) : 28, 84 EUR
*Ces prix approximatifs, fournis à titre d’information, varient selon la marque et la pharmacie de vente. Certaines mutuelles apportent également leur contribution lors de l'achat de ces produits.
Informations générales
La nicotine est le produit le plus addictif.
Le bien-être de l’individu se traduit par sa santé physique et mentale. Votre organisme, de manière consciente ou inconsciente, recherche les éléments qui peuvent rétablir le bien-être perdu suite à des perturbations diverses au cours de votre existence ou tout simplement de votre quotidien. Les moyens sont nombreux : soins de santé, loisirs, différentes sources de plaisir, méthodes de relaxation diverses, différents types de consommation.
La nicotine fait partie de ces moyens. Elle a une action plus rapide, efficace et de surcroît agréable.
La nicotine est un alcaloïde présent sous forme de base libre dans la fumée de cigarette. Cette dernière se présente sous une forme gazeuse lorsqu’elle est avalée par le fumeur. La nicotine est alors captée par les récepteurs nicotiniques, cellules situées dans le cerveau, et y atteint en 7 à 10 secondes le centre de récompense et en un laps de temps très court également, diffuse à travers tout le corps. Elle est ainsi à la base de la surproduction de l’adrénaline, de la dopamine, du glutamate, de la sérotonine et autres neurotransmetteurs.
Toutefois, après 2-3h, correspondant à sa demi-vie, la nicotine est éliminée du corps du fumeur. Ce dernier est alors ou peut être en manque (« sensation de craving » (envie impérieuse). L’intensité du craving est fonction du degré de tabagisme du sujet. Le fumeur peut ressentir de l’anxiété et un sentiment d’inconfort, et ne sera apaisé qu’après avoir absorbé une autre dose de nicotine, donc fumé ! Ainsi se poursuit le cycle !!!
De plus, l’absorption de nicotine désensibilise le récepteur.
La présence d’une grande quantité de nicotine va créer l’apparition de nouveaux récepteurs nicotiniques, prêts à être stimulés : c’est le phénomène de l’up-régulation. Ce phénomène de tolérance explique le maintien et la reproduction du comportement. La nicotine permet également la libération des endorphines, qui provoquent la satisfaction ou le plaisir ressenti par le fumeur de façon plus ou moins consciente. C’est ce résultat qui à la longue va le pousser à la répétition du geste. La consommation du nombre de cigarettes par jour va elle aussi en s’accroissant, provoquant ainsi, au fil du temps, la dépendance.
La nicotine crée une triple dépendance :
• Psychologique : votre mental recherche le produit sans un besoin réel, cherchant à combler un manque de satisfaction !
• Physique : à un moment donné vous éprouvez une sensation de craving. Ce qui traduit une baisse du taux de nicotine dans le sang. Vous éprouvez un besoin impérieux de fumer.
• Comportementale : vous fumez par automatisme, sans que le besoin ne soit présent. Vous fumez dans des circonstances précises, votre cerveau ayant identifié et enregistré les occasions pendant lesquelles vous avez eu recours à la cigarette.
Le tabac est la cause, évitable, de 50% de cancers diagnostiqués dans le monde.
• Créez une nouvelle dynamique de vie. Mobilisez vos réserves. Et avant cela, (re)découvrez-les.
L’arrêt du tabac va vous permettre d’entretenir votre condition physique. Vous constaterez vous-même une réduction, jusqu’à sa disparition, de votre toux matinale, un essoufflement moindre lors d’un effort physique d’une certaine durée. L’amélioration de votre fréquence cardiaque amènera une réduction de l’anxiété, de plus par suppression de l’attente de la prochaine cigarette…
Vous pouvez y associer d’autres modes de relaxation : balade, jardinage, réflexologie…
Et la liste est loin d’être exhaustive.
Alerte : Mon enfant fume!
Actuellement, les intérêts des jeunes se tournent de plus en plus vers des activités autrefois réservées aux adultes. Les adolescents veulent expérimenter ce que les adultes font. Selon les statistiques (Institut de Santé publique, 2013) 22% des jeunes entre 15 et 24 ans fument. 90 % de la population totale des fumeurs ont commencé à fumer de manière régulière avant l'âge de 21 ans.
La question reste de savoir comment aborder le sujet avec nos jeunes.
Le tabagisme est une question complexe. Son installation implique une influence du milieu, un processus psychologique, un usage fréquent qui va développer une dépendance, ...
Comment en parler avec le jeune?
Des professionnels de la santé se sont formés pour aider les personnes dépendantes à la cigarette à se libérer de cette addiction, par plusieurs méthodes. Ces dernières sont basées sur de nombreux essais et études réalisées ces dernières années par le monde scientifique.
L'interdiction, l'intimidation ou la punition ont un faible impact, voire nul, sur le jeune fumeur, surtout si l'accoutumance s'est déjà installée.
Le dialogue reste un bon moyen d'approche. L'information, tout en le responsabilisant, permet de recueillir ce que le jeune sait du tabagisme, de la cigarette, de la dépendance, des drogues en général.
Les jeunes apprécient d'être associés à une discussion. Il est important de leur y donner une place. Un élément essentiel pour le succès réside en une prise en charge personnelle du jeune fumeur en tant qu'acteur dans la thérapie. Il s'en trouvera valorisé et progressera.
Le dialogue constructif entre le " conseiller" et le "patient" aidera ce dernier à se découvrir lui-même avec ses aspirations, ses craintes, son besoin de s'affirmer et de se faire plaisir.
Le conseiller l'aidera entre autres à trouver une alternative satisfaisante pour remplacer le plaisir de fumer : sport, sorties, cinéma, lecture etc...
En même temps, l'appui et le soutien, discrets, de son entourage familial seront également indispensables.
WWW.FARES.be : Comment parler du tabac avec votre ado?
Le tabagisme de la femme enceinte
Je suis enceinte et...je fume!
Une femme, sans vouloir minimiser le rôle qui revient à un homme dans la conception de l’enfant, partage de manière naturelle, physiologique une relation étroite avec le fœtus.
La mère nourrit son enfant par tout ce qu’elle assimile. Le foetus reçoit l’oxygène par le sang de sa mère, ainsi lorsqu'elle fume, elle le soumet au tabagisme passif. Le sang du foetus se charge alors de monoxyde de carbone, gaz très toxique qui entraîne une mauvaise oxygénation.
Il est important de savoir qu’après une journée sans fumer, l'enfant est déjà mieux oxygéné! Il est donc possible de remédier à cette intoxication.
40 % de femmes fument avant leur grossesse, et 25 % poursuivent en étant enceintes1!
Les conséquences issues de l’usage de la cigarette que peut subir la femme ont automatiquement des répercussions sur le fœtus et agissent:
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Avant : sur la procréation;
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Pendant : sur le décours de la grossesse et de l’accouchement; et
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Après : à court, moyen et long termes après exposition in utéro.
D'autres conséquences indirectes, affectent plus particulièrement le futur enfant, seul.
Souvent la future mère, pendant la durée de la grossesse, va observer un sevrage de nicotine et reprendre la cigarette après l’accouchement.
Ce moment d’abstinence qui dure pourtant, si tout se déroule bien, plus de 7 mois est une bonne occasion de tenter l’arrêt définitif, puisque la mère elle-même va pouvoir bénéficier des avantages qu’il apporte.
Le maintien du sevrage peut se poursuivre avec une motivation solide, et avec assurance, surtout si des stratégies alternatives sont mises en place pour faire face au manque, qui sera, la majeure partie du temps, psychologique ou comportemental.
La durée et l’intensité du syndrome de sevrage varient selon le degré de dépendance de la personne concernée. Elles sont élevées au début du manque et ont tendance à diminuer par la suite, pour la plupart des symptômes. Un recours à la substitution nicotinique les réduit considérablement.
Certes, la grossesse pouvant parfois être vécue avec des tensions diverses, la future mère, fumeuse, va justifier son recours à la cigarette comme un moyen de gestion de son anxiété. Or, il est erroné de penser que la cigarette va le lui permettre.
En effet le tabac, à long terme, accroît la nervosité par l'action de certains neuromédiateurs- stimulateurs cérébraux- libérés sous l'influence de la nicotine sur le cerveau, qui vont exciter l’organisme, augmenter l’activité, l’état d’éveil… Etc.
Une mère cherche le meilleur pour son enfant! Quel premier cadeau pourrait-elle lui offrir à sa naissance? Un bon capital sanitaire par exemple!
1 in Formation, Cours de gynécologie, Dr Emonts P., FARES, 2011-2012
www.FARES.be : Grossesse et tabac - Vous êtes enceinte ? Offrez-lui 9 mois d'air pur !
La cigarette électronique
L'ecigarette : un moyen certainement efficace pour arrêter de fumer, mais...
Que dois-je savoir sur la cigarette électronique?